Jeudi 10 juillet 2014
Si la plupart des marchés indigènes des Andes attirent beaucoup de touristes chaque semaine comme le marché de Tarabuco en Bolivie ou celui d’Otavalo au Nord de Quito, celui de Guamote reste confidentiel. Il n’est mentionné qu’en petites lignes dans les guides et aucune agence de voyage des villes alentours ne propose une excursion en mini-bus pour y aller. Nous y avons atterri suite au conseil de notre copine Séverine de Jakarta ! Et ce fut un conseil très judicieux car nous n’avons croisé que quatre autres touristes ce jour-là ! Beaucoup d’authenticité donc au sein de ce marché. Aucun stand de souvenirs à touristes, que des produits destinés aux habitants des villages alentours qui viennent ici chaque jeudi. Nous sommes arrivés de bonne heure, quasi en même temps que les locaux.
Nous avons déambulé de longues heures parmi les étals qui s’étendent dans toutes les rues, sur les places, sous les halles… et jusque sur la voie ferrée !
Comme dans tous les marchés du monde, il y a essentiellement des produits alimentaires. Nous nous rendons vite compte que la production locale tourne essentiellement autour des pommes de terre et des carottes. Il y en a des tonnes sous les halles ! Les énormes sacs sont portés à dos d’homme et toute la famille s’y met, y compris les jeunes de 10-12 ans.
On trouve du poisson, de la viande, des fruits et légumes, des céréales, des plantes médicinales… Nous avons parfois du mal à nous frayer un chemin dans la foule tant il y a du monde !
Et ici, les gens ne sont pas là pour flâner ! Ils se dépêchent et n’hésitent pas à nous bousculer… Au départ, nous avons vraiment eu peur de passer pour les touristes pénibles avec leur appareil-photo. Mais nous nous sommes aperçus qu’ils se bousculent tout le temps, touristes ou voisins ! Ouf ! De même, Loïc a pris soin d’être discret pour prendre des photos, afin de ne pas importuner les gens. C’est l’éternel problème des portraits : ce sont des clichés superbes pour nous mais qui peuvent déranger le modèle (modèle malgré lui d’ailleurs la plupart du temps). En plus, l’appareil photo de Loïc est loin d’être discret ! Nous demandons donc le plus possible aux gens s’ils veulent bien être pris en photo et Loïc prend beaucoup de photos de loin. D’une part, nous ne voulons pas importuner les gens et d’autre part nous ne voulons pas donner une image négative de nous et des touristes en général.
Le midi, alors que nous nous sommes attablés dans un boui-boui, nous nous retrouvons en face d’un couple du coin. Ils nous demandent ce que nous faisons des photos. Nous leur expliquons que ce sont des souvenirs, que nous allons les montrer à nos familles, nos amis… Ils pensaient que nous allions les vendre ! Nous comprenons mieux pourquoi tant refusent d’être photographiés ! La conversation avec ce couple a été très intéressante. Ils ont notre âge et trois enfants de 10 à 14 ans. Cela les surprend beaucoup que nous ne sommes pas encore parents et que nous voyageons tous les deux sans être mariés ! Ce qui les intéresse le plus, c’est le coût de la vie dans notre pays et nos salaires. Nous leur expliquons de façon peut-être un peu caricaturale que nous gagnons beaucoup plus d’argent que les Équatoriens mais que tout coûte plus cher chez nous. Et que voyager dans leur pays n’est donc pas très onéreux pour nous.
Il n’y a pas de véritable marché aux bestiaux à Guamote mais nous avons vu des tas de gens traîner leur cochon ou leur mouton pour le vendre. Les animaux refusent systématiquement d’avancer, c’est très drôle !
Il y a une section volailles et juste à côté un endroit où sont vendus les « cuys », les cochons d’inde ! C’est tout un rituel d’en acheter un : les acheteurs potentiels sont serrés autour d’un immense sac et la vendeuse sort les animaux un à un pour les montrer. L’animal est scruté sous tous les angles, tâté… Puis son prix est férocement négocié ! En moyenne un « cuy » coûte 5 à 6$ (3/4 euros).
Beaucoup de vendeurs ambulants circulent parmi tout ce petit monde. Leurs marchandises sont diverses : produit vaisselle et éponges, balais, huile… Ils crient le nom de leur marchandise en insistant sur le prix, toujours très bas bien sûr : quelques « dolaritos » (petits dollars !).
Cette ambiance ne serait pas si particulière si nous n’évoquions pas les tenues traditionnelles des gens : jupe colorée, chapeaux, colliers de toutes petites perles, belle ceinture brodée et cheveux noués par un beau ruban. Nous en achetons trois ! Probablement pas pour mettre dans nos cheveux mais on trouvera bien une astuce déco à faire avec !
Vers treize heures, après que tout le monde ait pris son « almuerzo », le marché se calme. L’effervescence diminue, les gens repartent en camionnette dans leur village. Nous prenons alors le bus vers Baños.
Ah génial vous avez pu y aller? Je vous avais dit que vous feriez des photos géniales! J’ai hâte de lire les endroits où vous êtes allés aussi: Ottavalo? Lagunes de Quilotoa? De Quicocha? De Mojanda? Et Quito… quand vous aurez un moment on se passe un petit coup de fil? Je pars pour mon nouveU bout du monde le 20 août. Des bises à vous deux, bon retour